Je sais que ce titre est provocateur. Les faits sont pourtant conformes à mon choix délibéré.
Je vais même aggraver mon mépris envers le monde agricole bien de chez nous, bouffi de subventions de la PAC et surtout pas d’accord sur la sortie de l’Union européenne, comme l’a si bien compris l’européiste tête de liste de chez Reconquête. Reconquête, l’officine à naïfs pour qui il suffit d’avoir face blanche et chevelure blonde pour croire que l’affaire de l’immigration honnie est dans le sac.
C’est oublier que la benjamine des Le Pen, bourgeoise en politique, tient d’une famille où le reniement des programmes et l’illusion bleu blanc rouge ont été monnaie courante. C’est donc tout naturellement que ladite Marion a récemment caressé le bouseux en révolte dans le sens du non au Frexit et davantage d’aides pour contrer la concurrence mondiale.
Marion ne s’est pas indignée que la majorité des agriculteurs signent de mirifiques contrats avec les promoteurs de l’éolien et de l’agrivoltaïme (avec les Chambres d’Agriculture), même si cela détruit le paysage et l’avifaune, entre autres.
Bien évidemment, elle ne s’est pas insurgée d’entendre les pontes de la FNSEA et du Copa-Cogeca, pourriture du syndicalisme européen, sommer les consommateurs de mettre la main au porte-monnaie pour aider les agri-managers de Franchoullie. Les Franchouillards apprécieront, avant de mettre leur bulletin aux européennes du 6 au 9 juin prochain, d’autant que Marion ne peut que se réjouir du soutien de Macron à l’Ukraine déjà de fait dans l’UE depuis 2017.
Jean-Frédéric Poisson n’a pas supporté d’entendre la tête de liste Marion Maréchal le Pen dire qu’elle souhaite la victoire de l’Ukraine sur la Russie, dans un conflit « qui du reste ne concerne pas les Français ». Partisan du Frexit, il a rejoint Philippot.
Marion est pour la victoire de l’Ukraine depuis ses salons parisiens et lyonnais, mais évidemment, elle n’ira pas combattre. Les parents de fistons, électeurs patriotes, apprécieront sûrement la nuance quand l’UE validera Macron pour ses réquisitions et l’envoi de troupes à Zelensky, alors que les USA lui distillent au compte-gouttes les F-16 promis, même pas dotés des missiles décisifs, et que seuls 10 pilotes ukrainiens sont en formation.
Reste à savoir si les 500 000 agriculteurs français restants, soi-disant en pâmoison devant Marion qui souhaite la victoire de l’Ukraine et ses 2.500.000 gros paysans compétents et dotés d’engins agricoles gigantesques, fournis par l’Allemagne, seront de futurs martyrs à l’insu de leur plein gré.
Moi en tout cas, je ne paie ni pour des tomates françaises produites sous serre vendues 3,50 € le kilo, ni pour l’escroquerie du bio, dont les acteurs veulent se gaver davantage en produisant moins, tout en touchant d’énormes subventions françaises pour un secteur moribond.
Je ne crache pas au bassinet non plus pour tous les nantis des filières agricoles, pinardiers compris.
Les pinardiers bordelais furieux :
Alors ma préférence est allée à quatre lots de trois avocats en provenance d’Israël, au prix de 2,29 € le filet, ce qui est une performance, compte tenu de la situation là-bas au septième mois de guerre de défense contre les formations islamistes du Hamas soutenues par l’Iran.
Ce week-end, l’Iran, pour mémoire alliée de la Russie, a tiré 185 drones, 36 missiles de croisière et 110 missiles sol-sol lors de son attaque sans précédent contre l’État hébreu.
Signalons au passage que Eretz Israël, la terre d’Israël, manque cruellement de main-d’oeuvre aux champs, vu le nombre de réservistes mobilisés contre l’Iran et ses proxys du Proche et Moyen-Orient, vu aussi la fuite des travailleurs thaïlandais (dont certains ont été pris en otage le 7 octobre ) et le refus – bien trop tardif – de travailleurs palestiniens, souvent espions.
Face à la guerre, l’agriculture israélienne en danger
Deborah Navah : Israël a besoin de vous, Volontaires agricoles. Viens !
Le fait qu’il n’existe pas de production française d’avocats, hormis celles de trois de nos reliquats d’empire, n’affecte en rien mon mépris envers les écolos racailles qui voudraient faire culpabiliser les gens sur les marchandises qui font le tour du monde avant d’atterrir dans les rayons frais des hypermarchés. Des circuits courts, des Amap et du bio, moi je m’en contrefous allègrement en regardant ma bourse plate et en attendant que les industriels français produisent autre chose que des slips.
Donc, sans vergogne, j’ai payé pour des avocats israéliens. J’aime bien les avocats avec une sauce moutarde ou une mayonnaise.
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (sic) nous enseigne : « Du Mexique, l’avocat a été introduit en France vers le XVIIe siècle. En 2022, plus de 1077 tonnes d’avocats ont été récoltées. Les principales régions productrices sont La Réunion, la Martinique et la Guyane. »
Donc, vous dis-je sans vergogne, j’ai payé pour des avocats israéliens et j’aurais volontiers payé pour des tomates israéliennes si la guerre n’en contrariait pas la production et l’exportation.
Dans tous les cas, je paierai ainsi pour soutenir le seul pays au monde menacé de destruction totale, dernier rempart de la déferlante de l’OUMMA pour imposer l’islam et sa charia dans tous les pays.
Bernard Bayle
Le Blog de Thérèse 