Israël/Iran : nul n’a intérêt à un embrasement régional

Israël/Iran : stop ou encore ?

Telle est la seule question qui vaille face au risque majeur d’escalade régionale.

Il se dit que Biden aurait stoppé un raid de représailles israélien lancé contre l’Iran. La peur d’un embrasement prévaut. Cela reste à vérifier.

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Il fallait s’y attendre, Téhéran n’allait pas laisser impuni le raid aérien mené le 1er avril contre son consulat de Damas, qui a éliminé plusieurs hauts gradés iraniens dont le général Mohammad Reza Zahedi, commandant de la Force Al-Qods iranienne pour la Syrie et le Liban. Israël n’a pas revendiqué cette attaque mais pour Téhéran, le crime est signé. La riposte était donc inéluctable.

Beaucoup s’interrogeaient pour savoir si Téhéran procéderait à une attaque directe depuis son propre territoire ou déléguerait sa riposte à ses vassaux, le Hezbollah libanais, les milices chiites irakiennes ou les Houthis yéménites. Nous avons la réponse.

Ce sont donc 350 drones et missiles iraniens qui se sont abattus sur Israël cette nuit, causant des dégâts mineurs, les défenses antiaériennes de Tsahal et ses alliés ayant neutralisé la majorité des missiles.

Pour Téhéran, qui n’a aucun intérêt à envenimer la situation et ne souhaite pas compromettre l’achèvement imminent de son programme nucléaire, l’attaque du 1er avril est vengée et on en reste là. Une sorte de “nous sommes quittes”.

Toute la question est donc de savoir quelle sera la réaction d’Israël, déjà totalement investi dans son combat existentiel contre le Hamas. Après la riposte iranienne, des représailles israéliennes sont-elles à craindre, malgré tous les appels au calme de la communauté internationale dans son ensemble ?

Netanyahou, devenu la cible depuis des mois de toutes les critiques de la communauté internationale, suite aux inévitables dégâts collatéraux causés par l’invasion de Gaza, vient de resserrer derrière lui les rangs de ses alliés occidentaux, à commencer par le premier d’entre eux : les États-Unis qui viennent d’affirmer un soutien “inconditionnel” à l’État hébreu face à l’Iran. Un soutien, certes, mais tout en refusant une extension du conflit…Un message adressé à Tel-Aviv comme à Téhéran.

Une attaque iranienne qui tombe à pic, donc, pour  détourner le procès en génocide fait à Tsahal par la sphère bien-pensante, qui s’est empressée d’oublier les 1200 victimes israéliennes du 7 octobre 2023, massacrées et suppliciées par les barbares du Hamas.

Il est évident que l’état-major de Tsahal n’est pas resté les bras croisés depuis le 1er avril, se préparant à une riposte de Téhéran. La presse israélienne a rapporté vendredi que le Mossad et l’armée avaient approuvé les plans d’attaque contre l’Iran en cas de frappe directe sur Israël.

Israël a bien entendu le soutien de Washington mais nul ne sait quelle forme prendront les représailles israéliennes et quelles cibles seront visées en territoire iranien.

Aucun des belligérants n’a intérêt à embraser la région. Israël est loin d’avoir achevé ses opérations à Gaza. L’offensive sur Rafah est toujours un objectif majeur de Tsahal, afin d’anéantir les combattants du Hamas et de libérer les 133 otages qui y sont encore détenus.

Par ailleurs, une véritable guerre avec l’Iran impliquerait les supplétifs de Téhéran dans le conflit, avec le risque d’escalade que les grandes puissances militaires ne souhaitent pas, à commencer par les États-Unis, la Chine et la Russie.

À mon humble avis, puisque Téhéran considère que sa riposte venge la mort des hauts gradés iraniens à Damas et met fin au différend, Netanyahou aurait tout intérêt à en rester là lui aussi, d’autant plus que les dégâts consécutifs à la salve iranienne sont apparemment mineurs.

La priorité d’Israël reste l’éradication de la branche armée du Hamas et la libération des otages. À quoi bon ouvrir un autre front aux conséquences incalculables ? L’Iran n’est pas le Hamas et sous-estimer ses capacités offensives serait éminemment risqué.

Encore une fois, la guerre est toujours la pire des solutions.

Jacques Guillemain

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